Flers, par Géraldine Martin et Stéphane Héard

9 mars 2021
Flers (Suisse normande) – Eric Tabuchi et Nelly Monnier, L'Atlas des régions naturelles.

Tout au long de Chantiers communs, retrouvez chaque jour une image de la région issue de «l’Atlas des régions naturelles» d’Eric Tabuchi et Nelly Monnier, commentée par une personnalité ou un collectif invités.

Mardi 9 mars, carte postale de Flers (Suisse normande) par Géraldine Martin et Stéphane Héard, de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) du Calvados.

Le récit, un acteur des politiques de redynamisation des centralités normandes.

La Normandie a la chance de disposer d’un maillage dense de petites villes et bourgs centre qui structurent ses territoires. Très souvent places historiques de concentration des échanges, ces lieux se sont au fil des siècles imposés dans l’imaginaire collectif comme des pôles d’attractivités et de référence pour les villages et populations alentours.

Or depuis près de 50 ans, le mode de vie et la relation à ces bourgs a beaucoup évolué (développement de l’usage de la voiture individuelle, des grandes surfaces commerciales …) . Nombre de petites centralités voient leur centre bourg se réduire et s’inscrire de moins en moins dans le récit de vie quotidien des habitants.

Pour les soutenir, de nombreuses mesures sont aujourd’hui mises en œuvre par les pouvoirs publics, que ce soit en matière d’offre de services, d’accompagnement économique, de résorption des logements vacants, ou bien encore d’aménagement d’espaces publics de qualité.

Toutefois, on ne peut réduire les centralités de nos territoires à leurs seules fonctionnalités. Il faut également les envisager au regard de leur valeur symbolique, de leur capacité à animer, structurer et fédérer une portion de territoire. Il convient ainsi de réaffirmer leur existence dans le récit collectif des habitants. Agir pour faire en sorte que la centralité ne soit pas qu’un lieu ou un fait, mais qu’elle (re)devienne une évidence, un plébiscite de tous les jours.

Or s’il s’avérait déjà complexe de restaurer la dynamique commerciale ces centralités, il est encore plus difficile de modifier le comportement quotidien des citoyens usagers au profit de leur centre bourg de proximité. Pourtant, des méthodes et des processus existent, et peuvent être mobilisés pour y contribuer. C’est avec la volonté d’expérimenter ces modes d’interventions novateurs que la DDTM du Calvados s’est engagée au côté du laboratoire Espaces et Sociétés de l’université de Caen dans une recherche-action sur le récit. Ce projet, lauréat du dernier appel à candidature POPSU-Territoires (Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines), se déroule sur la commune nouvelle de Caumont-sur-Aure dont le bourg-centre de Caumont l’Eventé fait partie des 37 communes du Calvados ayant rejoint en fin d’année 2020 le programme « Petites Villes de demain ». L’ambition de cette recherche-action consiste, à partir d’une implication forte de la population, à tester la capacité du récit collectif à amplifier et enrichir le projet de revitalisation, afin qu’il puisse profiter au plus grand nombre, habitants du centre-bourg, des villages environnants, des citoyens de passages, …

— Géraldine Martin et Stéphane Héard

Demain, mercredi 10 mars : Camille Bidaud et Patrice Gourbin nous écrivent de Sotteville-lès-Rouen (Entre-Caux-et-Vexin)

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