Néville-sur-Mer, Vicq-sur-Mer, par Marie Fruleux

1 avril 2021
Neville-sur-Mer, Vicq-sur-Mer (Cotentin) – Eric Tabuchi et Nelly Monnier, L'Atlas des Régions Naturelles.

Tout au long de Chantiers communs, retrouvez chaque jour une image de la région issue de «l’Atlas des régions naturelles» d’Eric Tabuchi et Nelly Monnier, commentée par une personnalité ou un collectif invités.

Jeudi 1er avril, Marie Fruleux, architecte des Bâtiments de France, s’attarde, comme Eric Tabuchi le 6 mars et Thierry Paquot le 27 mars, sur les casemates des plages normandes, ici entre Néville-sur-Mer et Vicq-sur-Mer (Cotentin).

Les constructions bétonnées de la seconde guerre font partie du paysage de la Manche. On peut s’étonner de ne plus les distinguer lors de nos promenades tellement ils sont familiers. Mais qui sont-ils réellement ? Les connaît-on si bien que cela? Sont-ils bien reconnus ? Quelle gestion envisager dans l’aménagement du territoire ?

De nombreux ouvrages militaires allemands perdurent sur le littoral de la Manche et de l’Atlantique. Ils étaient bien plus nombreux auparavant, il y a 70 ans. A la sortie de la guerre, ils ont été utilisés comme carrières de matériaux mais aussi de lieux de stockage agricole ou d’annexes. Aujourd’hui ils sont menacés par les évolutions urbaines et par l’agriculture et pour certains d’entre eux par les évolutions climatiques. Il existe moins de dix constructions protégées au titre des monuments historiques en ex basse-Normandie et 6 sites paysagers au titre du code de l’environnement à l’instar d’Utah-Beach, une des plages du Débarquement. Face aux enjeux de protection et de valorisation de ce patrimoine normand, un inventaire initié par la DRAC de Normandie conduit dans le cadre d’un programme collectif de recherche sur les vestiges de la seconde guerre mondiale associant scientifiques et historiens a permis de mettre en exergue 300 sites et éléments isolés visibles, détruits ou enfouis (casemates de tir, terrains d’aviation, fresques …) sur les départements du Calvados, de la Manche et de l’Orne.

En tant qu’architecte des bâtiments de France, cet outil de connaissance historique, patrimoniale et archéologique permettra à terme une prise en considération de ces données dans l’aménagement de territoire communal ou intercommunal (orientations du PLU et identification d’immeuble remarquable en application de l’article L151-19 du code de l’urbanisme, aménagement de lotissement, protection contre l’érosion du littoral) mais aussi une veille sur les transformations (destruction, dégradation, modification) en fonction de l’intérêt des ouvrages.

— Marie Fruleux

Demain, vendredi 2 avril : l’avant-dernière carte postale de notre série nous arrive de Caen (Campagne de Caen), signée des CM1/CM2 de l’école Jean-Boisard d’Hérouville-Saint-Clair.

Pour aller plus loin :