Saint-Martin-aux-Chartrains, par L’Épopée

25 mars 2021
Saint-Martin-aux-Chartrains (Pays d'Auge) – Eric Tabuchi et Nelly Monnier, L'Atlas des régions naturelles.

Tout au long de Chantiers communs, retrouvez chaque jour une image de la région issue de «l’Atlas des régions naturelles» d’Eric Tabuchi et Nelly Monnier, commentée par une personnalité ou un collectif invités.

Jeudi 25 mars, la carte postale du jour nous mène dans les pages de L’Épopée, jeune revue qui nous part, à chaque numéro, à la découverte d’un territoire, de son histoire et ses traditions, raconté par le récit de vie d’un ou d’une habitante ordinaire. Le premier numéro, paru en 2020, nous emmenait ainsi en Normandie, à travers le parcours de Micheline.

[J’ai vécu dans un] «café-épicerie-mercerie-sabot-graines qui manquait de confort. Il n’y avait que de l’eau froide et non potable. La bonne eau fraîche se trouvait dans le puits. On y plaçait le beurre pour qu’il reste frais. Juste après la guerre, mes parents ont repris cette boutique, alors réputée auprès des Beaumontais qui la considéraient comme leur guinguette. Beaucoup d’entre eux venaient le dimanche, c’était convivial. J’ai souvenir que mon père faisait son cidre et que les habitués prenaient leur café arrosé le matin !»* confie Micheline, du haut de ses quatre-vingt-six ans. 

Faire son cidre, serait-ce une coutume perdue, comme un air d’antan pourtant si proche ? Que fait-on aujourd’hui de ces pommes à cidre qui, l’automne arrivé, couvrent le sol, sans même y laisser percer un seul brin d’herbe – ces pommes qui étaient ramassées par brouettes entières chez les voisins, pressées au village ou chez un voisin et dégustées sous sa forme “cidricole” autour d’une galette des rois?

«Pour réaliser votre cidre maison, il vous faudra 10kg de pommes à cidre normandes. Pour une boisson équilibrée, faites un panachage entre différentes variétés : des pommes douces pour l’alcool, des pommes aigres pour l’acidité et la fraîcheur et des pommes douces amères pour le caractère.

Lavez, équeutez et découpez les fruits. Il est important de laisser la peau qui contient les levures nécessaires à la fermentation. Broyez ou pressez les pommes pour en extraire le jus. Vous pouvez vous aider d’un pressoir, d’un robot mixeur, d’un extracteur ou d’une râpe. Conservez ce jus au frais dans un récipient en verre. Munissez-vous de levure de cidre ou de vin sec que vous diluez dans un verre du jus précédemment obtenu. Fermez le hermétiquement et placez-le dans votre réfrigérateur toute une nuit. Le lendemain matin, dégazez puis replacez au frais jusqu’au jour suivant. Stérilisez le jus : pour cela chauffez-le dans une marmite durant une quarantaine de minutes. Il ne faut surtout pas le faire bouillir. Vous pouvez ajouter un peu de sucre selon votre goût et si vous souhaitez augmenter sa teneur en alcool.

Dans un seau de fermentation préalablement stérilisé, mélangez le jus refroidi et le levain. Remuez et fermez le seau hermétiquement. Placez-le dans un lieu sec, frais et sombre pendant au moins deux semaines. La fermentation se fait dans un premier temps puis les levures se déposent au fond. Transvasez votre cidre dans des bouteilles à bouchon mécanique et laissez-le vieillir encore quelques semaines.»*

*Extraits de L’épopée n°1 – Micheline, 2020

— L’équipe éditoriale de L’Épopée

Demain, vendredi 26 mars : une carte postale de la Campagne de Caen, par Antoine Séguin.

Pour aller plus loin :

  • chantierscommuns.fr – retrouvez ici l’ensemble des cartes postales des régions naturelles de Normandie.
  • archive-arn.fr – le site de l’Atlas des Régions Naturelles
  • atelier-java.fr – présentation du projet de L’Épopée sur le site de l’Atelier Java.
  • et du 6 au 30 mars, retrouvez l’ensemble de ces cartes postales exposées, et visibles en continu, dans la Vitrine de Pop à Caen.